Ervin

Hello les assoifés,

Voici mon histoire, j'ai 34 ans, je suis marié à la plus jolie des messagers, vous savez celle qui vous apporte à grand galop et en moins d'une semaine, vos plis les plus importants. J'avais une petite vie tranquille dans la bourgade d'Orleanus, je vendais des fleurs et les livrais par diligence dans tout le royaume. Le soir, je rentrais avec plaisir pour retrouver ma tendre et douce et notre petit boutchou au féminin de 2 ans.

Vampire et loup-garou n'étaient pour moi que des affabulations de vieux ivrognes, détruits et ramolis par l'alcool de pin. Et c'est sans méfiance que je rentrais tard chez moi le soir... si j'avais su.

Il y a 13 jours, alors que je rentrais retrouver ma petite famille, je me suis arrété au bord du fleuve Loirus, un court d'eau qui passe près de ma chaumière, j'admirais les reflets de la lune qui illuminait les quais, quand je sentis derrière moi un souffle chaud. Je me reveillais au petit matin, mes vêtements étaient déchirés, ensanglantés, aucun souvenir de la nuit passée. j'ai d'abord cru que j'étais blessé mais après un examen rapide, je ne voyais aucune trace de blessure. Pire ou mieux encore, je me sentais bien, trés bien... étrangement bien, je peux même dire que jamais je ne m'étais senti aussi fort.

Je rentrais chez moi, j'avais une faim de loup, je dévora la moitié des provisions présentes dans notre garde-manger, avec une forte attirance pour la viande rouge, j'ai toujours aimé ça mais ingurgiter 2kg en guise de petit-déjeuner, n'était pas dans mes habitudes. j'expliqua à ma femme cette drôle de nuit, qui restait septique à mon histoire, persuadée que j'avais passé la nuit à siroter des cervoises. Les jours suivants furent les plus compliqués de mon existance, par bribes, cette nuit revenait me hanter et son déroulement refaisait surface minute par minute, tel un puzzle. Les nuits étaient agitées, mes rêves devenaient violent, viande, sang, croc et morsure, griffe et lacération hantaient mes songes. Quand le matin arrivait, je sentais encore ce souffle chaud sur mon épaule, je sentais désormais cette présence, sans pouvoir y mettre un visage, un nom.

Le puzzle reconstitué, tout devenait clair, je devrais plutôt dire sombre... Assis devant le loirus, je me retourne, une créature de l'ombre se tient là, grande, monstrueuse, effrayant, elle me regarde fixement dans les yeux. Son visage est celui d'une bête sauvage, je reste là, terrifié pendant de longues secondes. Dans un sursaut de bravoure ou de détresse, je met la main au fourreau ou je cache une petite dague, mais je ne porte aucun coups, la bête est déjà sur moi, je sens les crocs me pénétrer derrière la nuque et plus rien.

Il m'aura fallu quelques jours pour comprendre, ou plutôt accepter, l'existance de ce que j'imaginais juste comme légendaire, ma soif de sang, mon appetit vorace, ma force extraordinaire auront finit par me convaince que j'avais changé, j'étais différent. Comprenant le risque que je représentait pour ma famille, je parti sans mot, sans explication, quittant la ville pour d'autres contrées, à la recherche de semblable, d'une vie, d'explication. Pourquoi moi, que vais-je faire, quel est ce destin que les dieux m'ont réservé ? la haine est en moi, mais je la contrôle... mais jusque quand ?

(j'aime beaucoup)