cherchant désespérément un sujet pour mon travail d'éthologie, je zone sur le net pour trouver l'inspiration...
en regardant à plus près pour monter un papier sur l'intelligence (?) du mouton j'ai trouvé ce petit texte qui m'a fait hurler de rire...
alors je vous le fait partager:
Con comme un mouton islandais
Specimen d'un rare abrutissement le mouton islandais se reconnaît à son pelage, que dis-je ! sa toison luxuriante comme la crinière de Plastik Bertrand et froufroutante comme les perruques de Polnaref - il met pas de perruque Polnaref - comment ça un truc pareil, des vrais cheveux ? - bah ouai. Le mouton islandais se pare d'ors et déjà de cette laine débordante comme d'une auréole, et parmi ce foisonnement capillaire il cache, dans sa grande timidité (ah ! le coquin !), son faciès si caractéristique de son unicité neuronal. Qu'on se le dise, le mouton islandais est con.
Car si sa toison immaculée croît et se développe, avant tout parce que le fermier islandais n'a pas que ça à foutre de galoper à pieds sur ses 145 hectares de collines battues par les vents, parmi les geysers, les mares de boue bouillonnantes, sur les crevasses, sous les volcans, dans la lave et sautant d'un roc tranchant comme un rasoir à un autre abrasif comme Ponce Pilate (sacré foutu pays tiens !), pour choper un malheureux mouton qui pue et bêle et lui faire la tonte, son intelligence - au mouton - est resté au stade jurassique.
Le scénario normal d'approche d'un mouton - ou de plusieurs moutons islandais - ne varie pas plus que la météo ne s'améliore quand vous sortez timidement le nez de la tente et regardez les yeux encore collés par un sommeil agité entre 2 mottes de terre et dans un duvet sec comme la Normandie pour contempler le mur de pluie qui s'avance vers vous tel César envahissant les Ostrogoths. Vous êtes loin il ne vous entend pas. Vous êtes moins loin il ne vous entend pas - et s'entête à brouter la piste quand la campagne lui réserve des milliers de kilomètres carrés où l'herbe est reine. Vous êtes presque près, il lève la tête et là vous réalisez que ce que vous preniez pour un croupion ovin est bel et bien un museau stupide où sont plantés 2 billes d'interdiction totale qui clignent de panique...
Mais il ne bouge le bougre ! il ne bouge, il est figé de stupeur, resplendissant dans sa parfaite crétinerie - et si vous avez pris l'option scatologie il se chie dessus. Ou sur un de ses très congénères.
C'est seulement quand chargeant tel un Un Deux Trois Zéro vous êtes à 2 doigts de lui rouler sur la laine qu'il détale et ses très compatriotes avec lui, les uns la tête dans le fion des autres, et que je te trébuche, et que je te bêle, et que je te me carapate... Un spectacle dont on ne se lasse pas.
Le mouton islandais est con, mais fumé, cuit avec des petites patates douces et une petite sauce forestière, je dis pas.
Note de Romuald : Ce n'est pas de moi !
texte et photo © Suzanne Roman